Welcome to my World. Yannick
  Mon enfant est timide
 
Votre enfant joue toujours seul, il refuse d’aller vers les autres… Comment faire pour qu’il devienne plus sociable, qu’il réussisse à surmonter son manque d’assurance ? Ne vous inquiétez pas, il n’est jamais trop tard pour venir à bout de la timidité.

Dès deux ans et demi, un enfant peut manifester sa timidité. Il évite les autres enfants à la crèche, à l'école ou au jardin public. Il ne parle qu'à ses parents et se tait dès que ceux-ci sont en présence d'inconnus. Il refuse les jeux en groupe. Plus tard, il se réfugie dans des activités individuelles (lecture, jeux sur ordinateur, etc.). Il n'a pas d'amis. S’il est invité chez un camarade, il décide à la dernière minute de ne pas s’y rendre. En classe, il s'arrange pour passer inaperçu. Quand on l'interroge, il rougit et perd tous ses moyens.

Hérédité ou fatalité ?

La timidité n’est pas héréditaire, même si, fréquemment, les parents d’un timide le sont aussi. Les attitudes des parents peuvent renforcer une timidité naissante. En effet, les enfants ont généralement tendance à reproduire la méfiance à l’égard d’autrui qu’ils observent chez leur père ou leur mère. Si certains parents dévalorisent inconsciemment leur enfant, l’empêchant ainsi d’avoir confiance en lui, d’autres, en voulant l’aider à surmonter sa réserve, le placent en situation d’assisté, incapable d’aller plus tard seul vers les autres. Une relation trop fusionnelle avec les parents peut également provoquer un rejet d’autrui et déclencher la timidité. Le sentiment de ne pas être “comme tout le monde” – précocité ou retard intellectuel – peut aussi être à l’origine de la peur sociale.

Une souffrance paralysante

La timidité est naturelle chez un enfant qui doit faire face à un nouveau groupe social ou à une nouvelle activité. Elle devient problématique lorsqu’elle entraîne une grande détresse, au point de paralyser physiquement l’enfant. Mais de quoi l’enfant se méfie-t-il ? En fait, il a peur d’affronter le jugement d’autrui. Cette anxiété s’accompagne généralement du sentiment d’être incompris. La peur mobilise toute son énergie, et l’enfant ne peut plus réfléchir à la meilleure façon de surmonter la difficulté. Le timide a souvent des problèmes d’élocution. En situation d’angoisse, son corps se tétanise. Il étouffe et devient fébrile.

Le rôle des parents

Manque d’assurance passager, la timidité chez l’enfant est renforcée par l’angoisse de ses parents. C’est pourquoi, face à un enfant timide, les parents doivent user de subtilité, et l’aider à exprimer son anxiété. En encourageant sans cesse leur enfant à aller vers les autres, ils risquent d’accroître sa peur : “Même mes parents, qui savent combien je souffre, refusent de me comprendre”, pense l’enfant. Du coup, il se sent dévalorisé ou mal aimé, et se replie davantage sur lui-même. S’ils aident leur enfant à entrer en contact avec d’autres, les parents doivent donc rester discrets. En le valorisant sur ses petits exploits quotidiens – poster une lettre, participer aux tâches ménagères – et en l’aidant à gagner en autonomie, ils lui donneront progressivement l’occasion de surmonter une timidité qui devient rarement pathologique.

Des activités libératrices

Jouer d’un instrument à vent est tout indiqué pour un timide : par le biais de la musique, l’enfant apprend à maîtriser son souffle, ce qui l’aide ensuite dans l’expression orale. Le théâtre, en le forçant à dépasser sa peur pour jouer un autre rôle que lui-même, aide considérablement le timide. Les sports de lutte comme le judo lui rendent confiance dans sa force. Les activités de création artistique (peinture, modelage…) permettent d’extérioriser par l’image des émotions ou des souffrances cachées. Mais inutile d’étouffer l’enfant sous les activités extra-scolaires, sous peine d’un rejet pur et simple qui risque d’entraîner un repli sur soi.

Marianne Chouchan


 
 
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