Notre société privilégie l'apparence. Et nous nous devons de paraître sous notre meilleur jour en toute circonstance… Face à de telles exigences, nombreux sont ceux qui focalisent et complexent sur un nez un peu long, des yeux trop petits, des oreilles trop grandes... A tel point qu'ils sont persuadés que c'est la seule chose que les autres remarquent. D'où vient cette image déformée de soi?
Les personnes qui complexent exagérément sur un petit défaut physique ont une image idéale d'elles-mêmes et passent leur temps à comparer leur image réelle avec cette image idéale.
Un décalage entre réel et imaginaire
Beau ou moins beau, n'importe qui peut ériger un petit défaut, souvent inexistant, en véritable complexe. Le top model Adriana Karembeu, n'aime paraît-il pas se voir en photo car elle ne voit que ses défauts… Quels défauts ? On a beau la regarder sous toutes les coutures, aucune trace d'imperfections. C'est donc qu'il existe une distance entre l'image qu'elle a d'elle-même, et la façon dont les autres la voient. D'où vient cette distance ?
Le complexe traduit une souffrance psychique
Le complexe sur un petit défaut physique traduit la cristallisation d'une souffrance psychique sur un détail corporel. Quand elles s'admirent dans la glace, les personnes complexées ne se voient pas dans leur globalité mais fixent leur regard uniquement sur ce petit détail. Sans ce défaut, leur vie, pensent-elles serait complètement différente. Elles rencontreraient plus de succès, auraient de meilleurs rapports avec les autres… Obnubilées par ces "défauts" cherchant à les camoufler par tous les moyens, elles s'empêchent de développer d'autres stratégies qui mettraient l'accent sur leurs atouts et leurs qualités.
Du complexe à la dysmorphophobie
Si ce soit disant défaut physique hante vos pensées en permanence et que vous ne parvenez pas à vous en détacher, alors vous souffrez peut être de dysmorphophobie. La dysmorphophobie est une pathologie reliée directement à l'image que nous avons de notre propre corps. La personne qui en souffre est persuadée d'être laide ou d'avoir une malformation physique. En général, son attention se porte sur une partie localisée du corps (nez, fesses, seins…).
On retrouve de nombreuses personnes souffrant de ce trouble dans les salles d'attente des cliniques spécialisées en chirurgie plastique. Après une opération, elles ne sont en général pas satisfaites du résultat, et n'hésitent pas à enchaîner les opérations ou à accuser les chirurgiens d'avoir raté l'intervention.
Perte de confiance
Il faut savoir que ce trouble peut être transitoire chez l'adolescent, lorsque celui-ci a du mal à s'habituer à son nouveau corps et à ses nouvelles formes. Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. Lorsque cette idée obsédante persiste ou survient à l'âge adulte, il existe de fortes chances pour que la personne perde totalement confiance en elle et en sa capacité de séduction, allant parfois jusqu'à couper tout lien avec son entourage. Un tel repli sur soi mène souvent directement à la dépression.
Il est alors préférable de consulter un psychologue qui saura vous venir en aide, notamment par une thérapie cognitivo-comportementale ou une thérapie psychanalytique.
Sylvie Rochefort
|